14 ème édition des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la photographie: Lassane Igo Diarra nommé Commissaire général

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La 14e édition des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la photographie a un nouveau Commissaire général. Le 5 octobre 2023, Andogoly Guindo, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, a nommé Lassane Igo Diarra au poste de Commissaire général de la 14e édition des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la photographie. Mais, il aura besoin de l’accompagnement de la diplomatie malien pour réussir la mobilisation de nouveaux partenaires autour de cet évènement.

« Monsieur Lassana IGO DIARRA, est nommé Commissaire général de édition des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la Photographie, 14e édition », indique l’article 1 de la décision n° 2023/000157/ 2023 PORTANT NOMINATION DU COMMISSAIRE GÉNÉRAL DES RENCONTRES DE BAMAKO/BIENNALE AFRICAINE DE LA PHOTOGRAPHIE, 14 ÉDITION.

Sur la base de cette décision, l’on peut dire que l’État du Mali s’est placé dans la logique d’organiser la prochaine édition des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la Photographie.

L’article 2 de la décision du Ministre indique que « le Commissaire général est chargé, sous l’autorité du ministre chargé de la Culture, d’animer et de coordonner l’organisation des Rencontres de Bamako ».

L’alinéa 2 de cet article, a ajouté que le Commissaire général est chargé de :

élaborer les termes de références de la 14 édition des Rencontres de Bamako ;
élaborer le budget et rechercher les moyens financiers et matériels nécessaires à la mise en œuvre optimale du projet ;
mettre en œuvre le programme d’activités ;
élaborer les rapports d’activités et financier de l’organisation.

Et dans un article 3, il est prévu que « les droits et obligations du Commissaire général sont définis dans un cahier des charges signé par les deux parties ».

Chargé le Commissaire général d’élaborer le budget de l’évènement peut être compréhensible. Mais, lui demander de « rechercher les moyens financiers et matériels nécessaires à la mise en œuvre optimale du projet », est des plus inquiétantes. Pour la simple raison que c’est à l’État du Mali de trouver les moyens essentiels pour la réalisation de cette activité. Et, le Commissaire général devrait se battre pour des moyens additionnels.

On sait aussi que cette manifestation se tenait chaque deux ans au Mali grâce à un soutien financier et technique considérable de l’Institut français. Mais, aujourd’hui, avec la décision française de couper son soutien financier au Mali, et notamment au secteur de la culture, le Mali devait faire de l’organisation de cet évènement qui réuni chaque deux ans sur les bords du fleuve Djoliba à Bamako, les meilleurs photographes de l’Afrique et de sa diaspora, un défi de premier ordre.

C’est le moment de revoir la grande prospection qui était annoncée vers les États-Unis, pour voir la possibilité des tisser des partenariats solides au service exclusif de la promotion de la photographie africaine, sans aucune considération politique. Malheureusement, le précurseur de cette idée avant-gardiste, à l’époque avait été combattu. Et, voilà aujourd’hui, que le Mali se voit priver de l’enveloppe de l’État français pour accueillir l’Afrique et sa diaspora photographiques à hauteur de souhait.

L’État malien doit mobiliser sa diplomatie pour accompagner le Commissaire général des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la Photographie

A quelque chose malheur est bon. Nous le savions depuis nos ancêtres qu’on ne peut pas se contenter de dormir sur la natte d’autrui. Mais, plus que ce savoir, il va falloir retrousser les manches pour trouver de nouveaux partenaires qui vont accepter d’accompagner le Mali dans la réussite de l’organisation de cet évènement capital pour les photographes africains. Et, pour cela, l’État malien doit mobiliser sa diplomatie pour accompagner le Commissaire général des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la Photographie, dans la mobilisation des ressources/recherches de partenaires dans le monde. Le choix de la diplomatie culturelle, oblige à cela.

Si, on se prend à temps, l’espoir est permis. Mais, dans le cas contraire, nous auront malheureusement, et de façon permanente à l’esprit que le manque de ressources financières ne soit le talon d’Achille de cette 14e édition.

Nous ne pouvons que souhaiter beaucoup de courage à Lassane Igo Diarra que nous savons très entregent et dynamique. Surtout qu’il a déjà eu la change d’être le Commissaire général de la 12e édition. Et, cette édition qui avait déjà été marquée par le début du retrait stratégique de l’Institut français du financement des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la Photographie, doit l’aider à comprendre toute la responsabilité de sa charge. Mais, d’ores et déjà, il faut réfléchir à des solutions endogènes en mobilisant tous les acteurs culturels maliens à s’engager pour la réussite de cette 14e édition qui sera des plus résiliente.

Si le Sénégal, par la volonté politique de son Président est parvenu à prendre pratiquement l’entièreté du budget d’organisation de la Biennale de Dakar (DAKART) ; si la Côte d’Ivoire, à travers le District d’Abidjan, est parvenu à faire du MASA (Marché d’art, du spectacle africain) le Marché d’art, du spectacle d’Abidjan, en y mettant les moyens qu’il faut. Si le Burkina Faso est en passe de faire de l’organisation du Fespaco un enjeu national, nous croyons que le Mali devait trouver les voies et moyens pour une mobilisation nationale en faveur des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la photographie. Cela pourra aider à régler la question du budget de financement. Et, un modèle partenariat public/privé pourrait être le bienvenu.

Assane Koné