En 46 minutes, le film « Le Mali pré et post colonial », lève le voile sur les travers de la politique française en Afrique, mais plus précisément au Mali.
Présenté par ses réalisateurs comme un reportage, le film « Le Mali pré et post colonial », s’apparenterait sans aucune gêne à un film documentaire sur la politique française au Mali, au regard de la technique utilisée pour sa réalisation. On ne se lasse pas à le regarder, tant ce film nous parle. Sans inviter à la révolte, il trace les sillons d’une nouvelle prise en main de notre destinée commune, si nous voulons compter dans la marche de l’Afrique et du Monde. « Un nouveau Mali, en route pour vaincre l’héritage colonial français », semble être la trame du discours qui transparait dans ce film.
Vous êtes informés. Quand vous êtes pro-politique française, vous serez par moment choqué, et même déçu. Mais, si vous êtes antipolitique française, vous allez applaudir ce film des deux mains. Et, inviter le maximum de personnes autour de vous à en faire autant. La précision est importante. Parce que nous refusons de tomber dans le raccourci qui voudrais faire la promotion du mot composé : Anti-français. Des adeptes antipolitiques françaises existent. Mais, des anti-français sont pratiquement inexistants sous nos cieux.
La ligne éditorial du film « Le Mali pré et post colonial » est clair. Très critique, le film informe et enseigne sur la politique française en Afrique, notamment au Mali. D’entrée de jeu, le film dit à qui veut l’entendre que « la France n’a pas été accueillie à bras ouvert au Mali » et il rappelle à qui veut l’entendre que « La colonisation du Mali a été dure et très sanglante ». Selon les différents intervenants du film, cela n’est pas du tout surprenant, parce qu’il y avait déjà une véritable organisation sociétale dans cette partie du monde, avant l’arrivée des français. Et, pour convaincre le téléspectateur, le film prend par moment l’allure d’un film historique qui donne une vision du Mali avant la colonisation.
Et, convaincu d’une planification destructrice pour mieux dominer, les intervenants vont mettre l’accent sur les velléités de division de communautés qui vont atteindre leur sommet avec la crise multidimensionnelle de 2012. Où, nous avons assisté avec beaucoup de désolation des communautés qui ont toujours vécues en parfaite harmonie, s’entretuées. Et, les intervenants n’hésitent pas à soutenir que sous le couvert de voler au secours du Mali, la France n’a œuvré qu’à empirer la crise, pour mieux asseoir sa volonté de domination et d’exploitation, qui a commencé dès les premières de la colonisation par le pillage des objets d’art et des objets archéologiques, avant de matérialiser sa politique de prédation dans des sphères beaucoup plus économiques.
Le massacre du camp de Thiaroye au Sénégal, y est rappelé comme un déni de reconnaissance, avant d’être un déni de justice. L’installation de pouvoirs favorables à la politique française y est devenue un principe.
Le film revient de façon brève, mais suffisant pour comprendre l’essentiel sur la vie du Président Modibo Keita, Premier Président de la République du Mali. Engagé dans un processus de développement de son pays à travers la construction d’un tissu industriel capable de transformer la production agricole nationale, dans le cadre de la coopération avec le bloc soviétique. Il fera long feu. La Françafrique va porter un coup fatal à son régime. Sûrement, parce qu’il lui avait tourné dos.
« La France n’a pas besoin d’une Afrique industrialisée. L’Afrique doit fournir la matière première bon marché et être un grand marché près à consommer les produits manufacturés produits en Occident », pourrait être l’un des messages forts qu’il faut retenir de ce film. Mais, aussi un autre intervenant y propose ce qui pourrait être une nouvelle vision des pays africains, dont le Mali. « Le partenariat égalitaire doit être imposé par les Etats africains qui ont aussi des bouches à nourrir. Et, mieux à éduquer, former, instruire et à rendre heureux en les éloignant de la pauvreté », a-t-il conseillé.
Ce film est produit par Caspian Broadcasting Corporation Baku, Azerbaijan, avec comme producteur général Vugar Khalilov. La Post-production est assurée par Ruslan Suleymanov. L’intégralité du film est à retrouver pour la version : Distribution Web version russCBC TVCaspian Broadcasting Corporation Baku, Azerbaijan. Et, pour la distribution Web version française sur : YEELEN Communication | Malibook, Mali.
Assane Koné
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