Gala d’Or : La 6ème édition pour promouvoir l’artisanat malien

Share

Le 21 juillet 2023, sous la haute présidence du ministre de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, s’est déroulée à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, la cérémonie de lancement de la 6ème  édition de l’émission Gala d’Or.

Gala d’Or est un événement qui vise à promouvoir l’artisanat malien, la culture et à valoriser le savoir faire des teinturiers et teinturières (Galadonaw). Pour cette édition qui a comme invité la Côte d’Ivoire, Gala d’Or met en compétition 10 teinturiers et teinturières pour un trophée. Pour l’occasion, un panel a été organisé sur le thème, « l’artisanat comme vecteur de la paix et réconciliation ». Autres temps forts de cette activité ont été: exposition, soirée Gala d’Or.

Samba Thiam, conseiller technique au ministère en charge de la culture, a salué l’initiative qui, d’une part, contribue au développent de l’artisanat malien et d’autre part aide le gouvernement malien dans sa politique de développement de l’artisanat malien. L’habillement fait partie des besoins de l’Homme. Dit-il, Gala d’or ou encore la teinture artisanale, c’est tout une chaine, qui comprend la teinturière ou le teinturier, le batteur du tissu, l’attacheur, jusqu’au tailleur. Selon lui, Gala d’or met en valeur les artisants maliens, et contribue à lutte contre le chômage. Par ailleurs, il dira que l’artisanat a joué un rôle important dans la résolution de la crise de 2012 en termes d’économie. Il a cité l’artisanat de production, de transformation et de service.

Ousmane Coulibaly, directeur général du centre de développement de l’artisanat textile, a estimé que dans chaque malien, il y a un artisan. Car, la teinture nourrit beaucoup de famille grâce à sa chaine de production. Pour lui, la teinture grâce à sa chaine de production permet la cohésion et le vivre ensemble.

De son coté, Mme Soumaré Tenin Fané, membre de l’association Mali Gala, membre du jury dira que, non seulement Gala d’Or met en valeur le savoir-faire des artisans mais également, c’est un lieu d’échange, de partage d’idée et d’expérience. « On ne peut pas parler de paix et de vivre ensemble sans les artisans. Car, ce travail met en relation beaucoup de gens. Ce groupe de personnes travail main dans la main, plus précisément la teinture», a-t-elle indiqué.  Elle a souhaité que ce genre d’espace soit pérenne.

Ali Daou, représentant de l’UNESCO, a fait savoir que la promotion de la culture,  surtout l’artisanat fait partie de leur champ d’intervention. Cela contribue beaucoup dans le développement et le vivre ensemble. Il a indiqué que, c’est un domaine qui regorge de beaucoup de talents et contribue à l’économie sociale souvent informelle. Il a ajouté que chaque culture à sa façon faire son artisanat. Avant de renouveler son accompagnement aux organisateurs de Gala d’or et au ministère de la culture.

Les difficultés auxquelles les artisans maliens font face

En répondant aux différentes questions posées par les participants, le directeur général du centre de développement de l’artisanat textile dira que les contrefaçons que les chinois font, sont une réalité. Ce qui a freiné à un moment donné le travail de teinture. Mais ce qu’il faut retenir, est que le Mali fait partie des pays où il y a la libre circulation des personnes et des biens. Comme solution, il a proposé aux artisans de se faire enregistrer auprès du bureau malien des droits d’auteurs, et au centre malien de la protection industrielle, etc. Car, tout travail intellectuel (propriété intellectuel) doit être protégé. Ensuite, de se former en groupement pour se donner une force. Pour la protection de l’environnement, selon lui le ministère et UNESCO, sont en collaboration pour mettre en place un système de traitement des eaux usées.

Mme Soumaré Tenin Fané, a affirmé que les teinturières et teinturiers maliens rencontrent beaucoup de difficultés. «D’abord l’arrivée des chinois, ce moment a été plus difficile pour nous», a-t-elle indiqué. Selon elle, beaucoup de teinturiers et teinturières ont fermé leur entreprise. Elle a aussi mis un accent sur la cherté de la teinture au Mali due à sa chaine de production. Pour elle, cette chaine, à chaque étape a ses coûts. Donc cela fait que le prix est un peu élevé. « Pour nous c’est la production artisanale fait à la main, pour les chinois c’est la machine qui fait tout le travail. Donc le prix ne peut pas être le même », a-t-elle expliqué. Pour faire face à cela, elle a suggéré qu’il faille se donner  la main et être créatif pour un prix abordable. « Ce que nous produisons à une durée de vie plus longue que celui des chinois », a-t-elle laissé entendre.

Le conseiller technique du ministre de la culture, dira que la politique des chinois est, chaque client à son prix, ce qui fait la différence. Il soutient que le problème est que les maliens n’aiment pas leur propre produit artisanal. Alors que l’artisanat reflète la culture malienne. Le gouvernement a créé une structure technique pour accompagner la teinture malienne. Permettant d’organiser les formations, les salons etc., aussi de permettre leur participation à l’international et faire le commerce électronique.  Il a lancé un appel aux artisans maliens d’être créatifs et de former un groupement pour être un poids important.

Mariam Samaké, initiatrice de Gala d’Or, membre du réseau Kya, rappelle que l’objectif de Gala d’Or est d’œuvrer à la valorisation, à la promotion de l’artisanat malien. Le choix du thème pour elle n’est pas au hasard, cela dit tout et tous les artisans maliens se retrouvent dedans. Elle a exprimé toute sa joie de voir cette initiative qui d’année en année va de l’avant. Elle a demandé l’accompagnement de tout le monde pour porter haut le savoir-faire malien. Elle a sollicité le gouvernement malien pour la participation des artisans aux activités à l’extérieur.

Par ailleurs, selon elle Gala d’Or c’est aussi la formation. «On veut construire un complexe pour les teinturiers qui contribueront à la protection de l’environnement», a-t-elle indiqué. Elle se projette de faire du Gala un  patrimoine culturel de l’UNESCO.

Notons que le premier passage des teinturiers (Galadonas), les a servis à s’améliorer pour la finale. Avec les critiques, conseils formulés par les membres du jury. Les leçons qu’ils vont en tirer leur permettront d’améliorer leur savoir-faire.

Bintou COULIBALY