Culture malienne : Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo veut faire de la biennale un pôle développement socioéconomique

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En prévision de la Biennale de 2020, le ministère de la culture a décidé de renforcer les capacités des administrateurs et techniciens chargés de la mise en œuvre de l’activité phare de la culture malienne.

« La  Biennale doit s’inscrire aujourd’hui dans une dynamique d’industries culturelles, et devenir un pôle  de développement socioéconomique pouvant contribuer à la création d’emploi, à la génération des revenus, donc à la réduction de la pauvreté ». Cette déclaration a été faite par Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture, le 23 juillet 2019, lors d’ouverture de l’atelier de « renforcement des capacités des Administrateurs et Techniciens chargés de la mise en œuvre de la Biennale Artistique et culturelle ».

En partenariat avec le projet « Donko ni Maaya » mis en œuvre par le GIZ au compte du Ministère fédéral des Affaires Etrangères allemand, le Ministère de la culture, à travers la Direction nationale de l’action culturelle, a décidé de renforcer les capacités des acteurs impliqués dans l’organisation et la réussite de la biennale.

Magali Moussa, coordinatrice du projet « Donko ni Maaya » a estimé qu’en plus de la révélation d’artistes sur la scène nationale et internationale, la biennale artistique et culturelle joue un rôle éminemment important dans le renforcement des la cohésion sociale entre les différentes composantes de la société malienne. Pour cela, elle a indiqué que son projet n’avait pas un autre choix que de soutenir cette initiative malienne qui a fait ses preuves sur le terrain de la consolidation de la paix. Elle a formulé le vœu que les différents ateliers de renfoncement de capacité programmés dans le processus de l’organisation de la biennale 2020, soient des espaces de capitalisation des expériences et d’amélioration des futurs spectacles et de l’organisation prochaine de l’évènement.

En ce qui concerne la biennale dite spéciale de décembre 2017, Mme le ministre a salué le fait que les acteurs ont relevé le défi de l’organisation, malgré le contexte d’insécurité que notre pays connaît. Mais, elle a estimé que des lacunes majeures ont été relevées, après plus de 7 ans d’hibernation.

« Ces lacunes sont au double niveau de notre architecture d’organisation de la Biennale et plus globalement de la qualité des œuvres présentées », a-t-elle déclaré. Avant d’exiger de faire sans complaisance ce constat, pour permettre de faire grandir la Biennale et l’inscrire dans une autre dimension. Selon Mme le Ministre, le moment est arrivée de donner à la biennale la dimension d’un événement national incontournable qui donne le ‘’Label’’ de la création artistique et culturelle de notre pays.

Dans un tel contexte, elle a estimé que cet atelier a été conçu pour répondre à plusieurs problématiques en lien avec, certes, la Biennale Artistique et Culturelle, mais plus encore en lien avec l’ambition affichée depuis quelques années maintenant de professionnaliser tous les pans de notre économie culturelle.

Mme le Ministre a rappelé qu’au lendemain de l’indépendance, l’Etat malien, conscient de l’importance de la préservation de l’identité culturelle de son peuple, s’est attelé  à la promotion de sa culture dans toute sa diversité. Selon elle, c’est ainsi qu’il a été mis en place une politique culturelle forte et volontariste, dans le but essentiel de promouvoir une unité nationale fondée sur le sentiment de l’affirmation de l’identité culturelle.

« Un espace culturelle dénommé ‘’Semaine de la jeunesse’’ fut créé par le gouvernement de la première République avec les ardeurs de l’indépendance », a-t-elle rappelé. Avant de dire que sous la deuxième République la semaine de la jeunesse est devenue ‘’Biennale artistique, culturelle et sportive’’ qui a connu dix éditions de 1970 à 1988.

Mais, tout compte fait, Mme le ministre a estimé que de ces compétitions, il est sorti une moisson extraordinaire qui a servi à entretenir dans la conscience du peuple, pendant toute la première république, un sentiment de responsabilité, de dignité et un souffle patriotique extraordinaire. Avant de dire qu’à la lumière de cette analyse, nous pouvons dire que la Biennale artistique et Culturelle demeure le socle de la construction nationale, de la fraternité, de l’édification dont la jeunesse est le maître d’œuvre.

Cependant, comme l’arbre ne saurait cacher la forêt, Mme le ministre a estimé que « la  Biennale doit s’inscrire aujourd’hui dans une dynamique d’industries culturelles, et devenir un pôle  de développement socioéconomique pouvant contribuer à la création d’emplois, à la génération des revenus, donc à la réduction de la pauvreté ». Selon elle, l’atteinte d’un tel objectif passe par trois points. Ce sont : la création des infrastructures culturelles adéquates et adaptées qui servent non seulement pendant la biennale mais aussi après celle-ci ; la meilleure rentabilisation des produits de la biennale et des activités artistiques et culturelles ; et la professionnalisation des formations artistiques et des artistes.

En outre, Mme le ministre a proposé de réfléchir à la question incontournable du financement, en sortant des sentiers battus et en intégrant toutes les données relatives à une nouvelle formule proposée pour la région d’accueil de la Biennale. 

A toutes ces questions, Mme pense que le présent atelier de renforcement des capacités des administrateurs et techniciens chargés de la mise en œuvre de la Biennale Artistique et Culturelle, doit apporter des réponses. Dans tous les cas, elle n’a pas caché sa volonté de faire de la biennale, la vitrine de toute la capacité et de toutes les prouesses maliennes en matière d’organisation évènementielle, en matière de production artistique, en matière de gestion technique d’un projet culturel.

Assane Koné

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